Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

17 nov. 2008

L'économie des gestes

Les places sont fixées, je suis assise entre ma fille et mon fils en face de mon mari. Ma fille mange seule et sans regarder à la dépense. Je rattrape au passage ce qu'elle ne veut plus, j'esquive ses mains aux couleurs du repas. Je parle et j'écoute. Je regarde mon mari, le partage de ses gestes. La table nous constitue autour d'elle, penchés comme sur une maquette, je nous vois au travail. Je sors ma fille de sa chaise, elle dit «oh ohhhh» et apprécie avec moi l'étendue des dégâts. Son frère se penche sous la table et dit « y en a pas tant que ça !». Nous convenons d'un progrès. Il faudra après le repas frotter sa chaise et le sol, que je balaierai ensuite, absorbée consciencieuse.