Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

17 sept. 2010

Les guèpes

ils vont voir le pommier, ils sont pieds nus ou presque. Dans l'herbe fauchée ils ne le voient pas mais ils marchent sur un nid. Ils se font attaquer. L'ami attrape la petite dans ses bras et court vers la maison, elle hurle, le frère suit derrière. Le père est dans la cuisine, il regarde l'heure, midi, il se précipite dehors. La mère sort de la grange. Je reconnais le hurlement et son urgence, je cours vers eux, je crie des questions. Il la pose devant moi, je soulève la robe, quatre ou cinq guêpes volettent encore en-dessous. Arracher la robe, trembler, compter les piqûres, ne pas paniquer, paniquer. Le frère n'a rien, il reste en retrait, l'ami est tout piqué aussi et son visage est très blanc. La nuit les guêpes attaquent encore la fillette dans son sommeil qui se réveille en criant de peur.

13 sept. 2010

Ce matin

Nous rentrons dans la cour de l'école avant la sonnerie. Il y a du monde, des petits maternelles et des presque grandes comme moi. Mon fils trace la route, je le suis de près, ma fille derrière qui disparait un peu. La voilà dans son ciré, je lui tiens la porte mais elle ne me voit pas. Je vois son visage, la tâche de dentifrice au coin de la bouche, je vois ses mains jointes qu'elle pousse au devant d'elle dans une brasse précipitée pour fendre la forêt de bras, jambes, sacs. Je vois son air inquiet, ses yeux qui nous cherchent. Je suis là, plus haut, au-dessus.