Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

16 mars 2010

En polaroïd

Je suis loin d'eux, nous faisons du skype. Mon fils est excité, nous parlons nous nous taisons en même temps, des feintes de coquettes. Je regarde le père, je regarde le fils, je rigole pour un rien. Avec son sous-pull en acrylique un peu brillant et son jean ajusté, mon fils a l'air d'une autre époque, venu tout droit de mon enfance.

15 mars 2010

C'est elle, c'est moi

Nous sommes au restaurant, elle est debout sur la banquette à mes côtés. Je suis tendue, peur d'une crise, d'une chute, d'un bris, d'une tâche. Ma grand-mère et ma mère sont en face de nous, absorbées dans le spectacle de la petite. Les crêpes arrivent, ma fille s'assoie, elle aime, je me détend. Et puis nous parlons, je raconte une histoire de nos vacances, la piqure d'un scorpion qu'on sut mortelle à laquelle mon mari réchappa heureusement. Ma fille écoute en mâchant sa crêpe. À la fin de l'histoire, elle la reprend en changeant les personnages et leurs places. Oui c'est elle qui s'est fait piquer, le scorpion était dans son maillot de bain, elle a eu mal, elle a pleuré, elle a appelé sa maman, son papa a tapé sur la bête avec sa chaussure à elle. Elle roule des yeux pour nous convaincre, hoche la tête approuve à nos exclamations d'horreur simulée, oui oui, terrible.