Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

13 sept. 2010

Ce matin

Nous rentrons dans la cour de l'école avant la sonnerie. Il y a du monde, des petits maternelles et des presque grandes comme moi. Mon fils trace la route, je le suis de près, ma fille derrière qui disparait un peu. La voilà dans son ciré, je lui tiens la porte mais elle ne me voit pas. Je vois son visage, la tâche de dentifrice au coin de la bouche, je vois ses mains jointes qu'elle pousse au devant d'elle dans une brasse précipitée pour fendre la forêt de bras, jambes, sacs. Je vois son air inquiet, ses yeux qui nous cherchent. Je suis là, plus haut, au-dessus.