Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

24 avr. 2009

Le macaron

Le moniteur distribue les certificats aux enfants autour de lui. Il a les mains encore mouillées, il cherche maladroitement le bon macaron de la bonne couleur qui indique le niveau. L'amie d'Eustache attrape le sien rouge pour le passage au niveau des plongeurs, mon fils un vert pour les glisseurs. Je ne peux retenir un « encore! » sonore.
Les enfants sont sous la douche, je suis seule au bord de l'eau incongrue toute habillée, le moniteur est perché en sauveteur. Je ne suis pas sûre de moi, je fais des petits signes vers lui en vain. « Je n'ai qu'à tomber à l'eau », je ne ris pas longtemps quand il m'avise le sourcil peu amène. Je fais le tour du bassin, j'attends au pied de sa chaise. Il descend lentement, me regarde sans politesse, je demande des explications. Il évoque de la distraction et clôt l'entretien en marmonant. Je monte à l'accueil, complote un peu et inscris mon fils en plongeur.
Le cours d'après, main sur le front - tête en arrière, le même moniteur s'occupe des plongeurs. J'accompagne à reculons mon fils qui saute dans l'eau sans en faire tout un plat. Je passe le cours intensément derrière la vitre, tendue attentive à chacun de ses godillages.
Nous sortons de la piscine épuisés mais heureux et plongeurs. L'avenue du Parc ensoleillée s'incline devant cette victoire incontestable.