Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

8 déc. 2010

Une promenade

Je marche dans le nouveau quartier où j'ai installé mon bureau. Je suis sortie acheter une machine à café, je prends mon temps pour regarder. Il a neigé tant et tant tout est ralenti, tout est plus étroit, les passages, les bruits. J'achète un bodum et ensuite je remonte une autre rue. Un homme déneige sa voiture, juste en chandail et une tuque. Je me dis qu'il doit travailler chez lui pour déneiger si tard, peut-être qu'il va chercher ses enfants, peut-être qu'il ne travaille pas. Une femme ouvre sa porte et déblaye son pallier du rez de chaussé, elle porte un foulard et un manteau sur un pantalon de pyjama en satin bleu poudre. Plus loin un homme est penché sur une serrure qu'il essaie de forcer, sans doute a-t-elle gelé. Une femme attend juste derrière lui. En marchant, je tourne la tête un peu pour les voir mieux, du coin de l'œil elle me voit les regarder et me suit des yeux quand j'avance. Je vois au ralenti son sourire se former et le mien en retour qui répond ça arrive, c'est pas grave.