Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

21 déc. 2010

La ceinture blanche-jaune

Je pousse la porte du dojo, je pense le mot exprès pour le comique vague du n perdu dans les douves. C'est le jour du grade les parents sont là, les enfants sur le tatami en ligne. Deux par deux la monitrice les appelle pour commencer l'épreuve. Je rejoins mon mari qui me fait signe je passe devant les autres penchée comme au cinéma. Je m'assois doucement sur le banc à ses côtés il chuchote « il va passer ». Notre garçon passe. Le moniteur lui dit « accepte la chute ». Il tape sur le sol après qu'il tombe. Il faut faire cela pour accepter ça ne s'explique pas très bien ça se voit, comme une reconnaissance du sol. Je regarde mon fils les yeux au plafond chercher le mot japonais de la prise qu'il vient de faire, la main suspendue du moniteur au-dessus de sa grille d'évaluation, celle de l'enfant vers nous dans un coucou enfantin qui échappe à la technique.