Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

3 avr. 2011

Le bois

Nous pédalons entre deux rangées de bois serrés troués régulièrement par un terrain dégagé autour d'une maison proprette ou délabrée et hostile. Nous craignons les chiens qui surgissent des propriétés; la plupart sont attachés et aboient au bout de leur chaîne. Nous accélérons pour quitter leur territoire, ne pas tirer trop sur la corde qui les retient. Mais d'autres sont libres ils s'élancent sur la route au devant de nos roues. La peur me galvanise, ma fille contre mon dos terrifiée cache ses yeux sous son casque. Je crie d'une voix forte «couché le chien» je crie plus fort en direction de la maison «rappelez votre chien». Les maisons les portes et les fenêtres restent muettes. Ces bois sont l'arrière-pays du Québec, une nature dure frontale qui ne reconnaît que les siens.