Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

19 janv. 2011

La girafe

Je cherche partout un cache-cou, oui le violet, celui de la petite. Je pars avec le grand tant pis pour le cache-cou. Je marche m'applique à ne pas m'agacer des soupirs derrière moi, enfant esclave et sac de plomb. Il a trop chaud il enlève ses mitaines. Je lui trouve un air engoncé plus que d'habitude, je me remets en marche vigoureusement pour l'aspirer. Plus loin je me retourne je l'attend approcher et là je le vois : la tuque au ras des yeux le rouge aux joues qui n'en peuvent plus, il a deux cache-cou, au-dessus du bleu le violet. Incrédule je le pointe, il dit «quoi?» avec la voix anéantie d'une onzième plaie d'Égypte.