Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

29 août 2009

La rentrée des classes

Nous marchons vite en nous serrant la main, la sienne chaude et charnue, mon petit. Je me suis mise chic mais tout ce noir m'engonce et me trahit. Il couraille pour me suivre joyeux encore, un grand sac à rebonds dans le dos, c'est moi qui porte sa boîte à lunch. Nous traversons le parc en face de l'école, les arbres nous rafraîchissent. Derrière eux par intermittence, la cour nous arrive agitée de grands, de petits, de sacs, de chaussures, de vêtements qu'on étrenne. Nous sommes sur le trottoir à quelque pas, il ralentit et tire sur ma main. Je me retourne, il regarde derrière mon épaule, dans mes yeux et à ses pieds « viens, c'est pas la peine, on rentre». Je tire un peu, il résiste. Penchée à sa hauteur et dans les yeux, je chasse le vertige avec autorité. Il prend sur lui, nous poussons le portail. Nous avançons serrés par la foule, il y a des pancartes accrochées au mur, je cherche son nom. Je le trouve inscrit au groupe des coccinelles, écrit en lettres attachées, penchées pour faire plus gai. Il prend la mesure des choses, je feins de les trouver normales et bonnes.