Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

18 août 2008

Le vol de la mouette

Je suis debout sur la plage. Le sandwich dans une main, deux tranches collées l’une sur l’autre avec au milieu de la tartinade. Mon mari l’a préparé ; deux tranches plutôt qu’une seule pliée en deux. Je suis devant la mer, debout, le sandwich tenu haut proche de mon visage . Je regarde mon fils sans doute, et aussi la mer. Je mange, attentive mais pas certaine d'être vraiment là. Et puis comme une réalité qui me réveille, je sens une poussée, derrière, quelque chose d’un peu chaud contre mon épaule. Le sandwich emporté, mes mains vides et la mouette déjà haut au-dessus des vagues. Le visage de mon fils en face de moi, un léger dégoût du contact avec l’animal, les cris des deux touristes derrière, leur stupéfaction : il faut se rendre à l’évidence, je me suis fait chourave mon sandwich.