Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

10 janv. 2009

L'insomnie



J'entre dans leur chambre, elle est debout dans le noir, la suce dans la bouche. C'est mauvais signe. Je la prend, la câline et hop la recouche. Elle se relève aussi vite que possible et s'accroche aux barreaux du lit. Elle tête et me regarde. J'ai froid, j'ai faim, il est presque cinq heures du matin et j'hésite. Elle tend des bras vers moi pour me convaincre, perd l'équilibre et tombe sur les fesses. Vite vite se relève l'œil vissé aux miens. Quel drôle de manège. Elle comprend que c'est gagné, elle souris avec un son, la fossette de travers. Je la prend dans mes bras et renifle son odeur aigrelette. Nous fermons la porte de la cuisine, je mets le chauffage à fond et le lait à chauffer. Il fait nuit dehors, elle danse de joie en se regardant dans la vitre du four.