Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

22 févr. 2009

Une histoire. La projection

Il est bientôt 20h30, la projection va commencer. La salle est presque vide : les deux personnes qui l’ont invité, quelques étudiants venus l’écouter et trois autres personnes qu'il ne reconnaît pas. Son corps planté au pied de l'écran se démesure sous leur regard, il baisse les yeux et ne saura plus les relever. Il glisse en crabe vers le piano pour s'appuyer. La jeune femme qui doit le présenter a disparu, il imagine le pire. La porte s’ouvre, elle descend les marches. Il grince la tête vers elle qui se demande s'il va tomber.
Elle s'approche « on commence ?». Il réussit à écarter un peu les bras, une pointe d'exaspération, ah mais je ne sais pas moi. Elle regarde vers la porte pour vérifier que personne n’arrive. Comme personne n’arrive, elle chuchote, une pointe de reproche, «Tant pis, on commence».