Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

27 févr. 2009

Une histoire. La vengeance

Ils attendent sous sa fenêtre que la lumière s'éteigne. Le cendrier déborde de cette attente. Il ouvre la fenêtre pour aérer et monte le chauffage pour compenser. Le froid gagne vite, elle lui dit, il remonte la vitre avec la manivelle. Il craint que l'ambiance n'ait viré. La lumière s'éteint, assombrissant tout à coup la façade.
- Ah quand même ... On y va ? Elle se tourne vers lui, il lui trouve un sourire féroce.
Il hésite, habitué à ses soucis il les supporte, il n'en veut pas de nouveaux, imprévisibles, inconfortables. Il se méfie de l'action. Elle a déjà ouvert sa porte et dit « on y va», c'est sans appel. Tout à l'heure, au chaud, la bière l'avait porté, ivre et joyeux de tant d'évidences scandalisées. Il faut se défendre,oui, mais pas seulement, non, rendre coup pour coup, oui , et pas tant pour lui, non, que pour son film aussi. Maintenant, engourdi et nauséeux - toutes ces cigarettes lui qui n'en avait pas fumées depuis trois ans - il ne souhaite plus qu'un peu d'eau tiède pour rincer ses mains lasses. S'adoucir.