Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

8 févr. 2009

Le pincement

Il est assis sur le bord du bassin avec sa meilleure amie. Ils sont faits un peu pareil, des grands yeux, le corps en vallons gracieux. Elle joue avec ses lunettes, il regarde un peu dans le vague, les jambes ballantes. Soudain, ça me pince le cœur, j'ai peur qu'il soit malheureux. Je le scrute en écoutant distraitement mon amie. J'essaie de lire sur son grand visage. Le moniteur de natation arrive, les deux enfants sautent sur leurs pieds, entourant - tendus vers lui - le grand monsieur au casque de bain. Mon fils est tout joyeux, disparue la solitude que je croyais y lire. Je le regarde s'éloigner en essayant de me convaincre.