Il me semble que c’est un jeu de patience, de patience et de dénuement.
Des morceaux d’os blanchis qu’on fait sauter dans ses mains en attendant le lendemain.

3 févr. 2009

Le jeu


Elle a cet air sérieux des enfants qui jouent fort. Elle range ses poupons à côté de moi, leur pose un gilet en guise de couverture. Le gilet est de travers, pas le même confort pour tout le monde : ce bébé bien abrillé, celui-là à peine couvert. Je comprend que ça n'est pas ça qui compte. Il faut être convaincue, faire les gestes avec le ton, le sourcil accentué ou la tête penchée. Quand elle a finit, elle dit en écartant les mains un mot en éééé et défait son installation. Elle recommence, à la fin du cycle je me redresse, attrape au vol sa déclaration, elle dit je crois «terminééééé».